Il y a quelques années, lors d'une soirée chez moi à me faire chier (une fois n'est pas coutume...), j'échangeais des sons à coups de liens youtube ou myspace avec mon ami Didou. Et soudain, celui-ci m'envoie vers une chanson d'un groupe anglais que je ne connaissais pas. Méé-Troo-Nooo-Miiiie??? kézako? "My Heart Rate Rapid". Je dois avouer que je n'ai pas accroché tout de suite. A l'époque, il est vrai, je me gargarisais avec le dernier album en date de Birdy Nam Nam. Qu'importe. Et puis, une ou deux années plus tard (l'an dernier quoi), je suis allé voir Phoenix aux Voix du Gaou. Ils faisaient la première partie, du coup je me suis replongé sur cet album ("Nights Out"), qui, honte à moi, n'avait pas attiré mon attention jusque là... Ce faisant, je découvris des sons magiques comme "The End of You Too", "Heartbreaker", ou encore "Radio Ladio". Anyway, ces cocos ont encore balancé la purée en début d'année avec un putain d'album doué, varié, accessible, émouvant, funky, électro, pop, psychédélique... les mots me manquent. Un pur concentré de sons old-school, travaillés à l'orgue, pour donner le côté 70's de la chose, mais rythmé bien fort avec un Moog qui n'est pas sans nous rappeler les illustres maîtres de l'électro de ce début de XXIème siècle, les Daft. Une intro fort sympa avec un chant de mouettes britanniques des plus mélancoliques accompagné au violon, mais qui rappelle avec une brillante ironie, cette ambiance tristounette et tendue qui règne sur tout l'album. Puis on envoie la sauce d'entrée avec un son ultra-planant ("We Broke Free") pour enchainer sur la pop suave, mais pas moins dénuée de tempérament, de la douce voix de Roxanne Clifford ("Everything Goes My Way"). Puis vient le tube, la tuerie totale de cet album, un son qui me donne des frissons à chaque fois que je l'écoute, qui me transporte vers un monde de souvenirs d'adolescence et de... mais je raconte quoi là? Bref, une pure merveille avec un magnifique solo à l'orgue digne des maîtres en personnes ("The Look"), mais le tout dans une ambiance très old-school qui me rappelle l'audace du groupe londonien légendaire des Queen. Derrière, une flopée de chansons aussi aventureuses les unes que les autres, glissant de la débauche de sons artificiels mais réellement bandants de "The Bay" vers des morceaux bien plus jazzy, presque bossa nova de "Some Written". Cet album, fruit du travail du seul et unique cerveau de la bande, à savoir Joseph Mount, mérite qu'on s'y attarde un instant pour laisser la douce musique de ces prometteurs (bien que déjà confirmés en ce qui me concerne) angliches bercer nos soirées d'été pleines de merguez, de côtelettes et de rosé frais...
Bon appétit bien sur!